NAISSANCE D’UNE ICONE
Créée vers 1808 par Laurent Mourguet, ouvrier en soie, Guignol est une marionnette à gaine qui, au début du XIXe siècle, va s’imposer peu à peu comme l’ennemi des puissants et l’ami des gens du peuple. Personnage haut en couleur à la langue bien pendue, Guignol utilise le parler lyonnais et des expressions truculentes, pour dénoncer l’injustice sociale en prenant le parti des petites gens.
Souvent accompagné de Gnafron, un savetier joyeux buveur de Beaujolais, et de Madelon, qui tient le rôle de la fenotte (l’épouse), Guignol vit des aventures présentées dans un petit théâtre que l’on nomme castelet. Dès sa naissance, ce spectacle destiné aux adultes connaît un franc succès. Dans les années 1830, ce sont deux des enfants de Mourguet qui reprennent le flambeau et deviennent à leur tour « Guignoliste ». C’est à cette période que s’établit le répertoire de Guignol. Le texte qui s’élabore peu à peu, n’est qu’un des éléments d’un spectacle qui requiert de très nombreux autres talents. Car pour être guignoliste, il faut savoir sculpter, coudre des costumes adaptés, peindre des décors, manipuler, jouer, déclamer et aussi, séduire le client. En général, la pièce puise son ossature textuelle dans un fond populaire collectif qui offre des intrigues classiques sur des thèmes où le bon sens le dispute à la ruse et où le comique efface le tragique de la vie des petites gens.
Pour ce qui est du répertoire, rien n’est figé, rien n’est écrit. Rien n’est destiné à se répéter à l’identique ni même à faire mémoire. L’idée d’écrire les textes n’effleure pas le créateur de Guignol, Mourguet. L’ancien ouvrier Canut ne sait d’ailleurs pas écrire. Le canevas s’apprend à force de répétitions et l’improvisation fait la chair du programme. Lorsque Mourguet se retire, Guignol est destiné à l’oubli mais le père ayant passé la main à ses fils, les pièces continuent d’être jouées. Mourguet meurt en 1840. Son acte de décès porte la mention « saltimbanque ».
Etonnement, c’est la police qui, dans un sens, va permettre de sauver le répertoire. L’administration de Napoléon III impose la censure sur les spectacles et le 5 novembre 1852, le préfet du Rhône prend l’arrêté suivant : « Aucune pièce ne pourra être jouée ou représentée dans une Crèche, Théâtre à la Guignol et Petits théâtres de société, sans avoir été préalablement soumise à notre approbation et revêtue de notre visa. » Il ajoute même : « Il est interdit de rien changer aux paroles desdites pièces ainsi visées. »
Il faut donc écrire les pièces en urgence et pour la première fois. Passé le moment de panique, c’est Victor-Napoléon Vuillerme-Dunand, le gendre de Mourguet, qui se charge de la besogne.
A partir de là, les textes étant écrits, il est possible à d’autres de s’emparer du répertoire et donc, du succès de Guignol en tant que personnage. Peu à peu, d’autres marionnettistes et autres saltimbanques deviennent à leur tour guignolistes, permettant à Guignol, Gnafron et Madelon de quitter la région lyonnaise; pour rayonner sur les routes et ainsi, conquérir la France.
GUIGNOL, UN FORMIDABLE SUPPORT POUR LA MEDIATION
Au delà de la pure dimension spectacle, Guignol nous offre un cadre de médiation idéal car il couvre, de par son développement, aussi bien la période du Second Empire (1848 – 1870) que celle de la Belle Epoque (1871 – 1914). Par la richesse de son répertoire et des thématiques abordées dans les différentes pièces d’époque, il nous permet d’aborder toute une palette de sujets par le filtre du jeu et de l’art de la marionnette à gaine. Qu’il s’agisse de textes issus du répertoire classique ou de saynètes écrit par nos soins pour coller à une demande particulière, Guignol et ses comparses sont à leur manière, la voix de celles et ceux qui n’en ont pas à l’époque.
Car le spectacle de la vie est évidemment, par nature, aussi bien sur scène que dans les coulisses du castelet. Car la pièce terminée, en arrière cours, les guignolistes ayant leurs préoccupations personnelles, ne se privent pas s’emparer de sujets graves ou joyeux, de critiquer le pouvoir et les puissants, de discourir avec la gouaille qui est la leur, d’enjeux aussi bien politiques que sociétaux. A ce titre, c’est évident, Guignol n’est pas seulement, à cette période, uniquement l’ami des petits.
NOTRE REPERTOIRE
Nous avons fait le choix de continuer à faire perdurer la tradition en jouant des pièces issues du répertoire classique. Il nous arrive, pour des demandes particulières, d’écrire des saynètes sur des thématiques adaptées, pour coller à la grande Histoire ou pour explorer des sujets en particulier. De manière générale, la durée des pièces oscillent entre 25 et 45 mn par représentation. Nous pouvons nous produire un maximum de trois fois par jour.
A CHAQUE PERIODE SON CASTELET
Chez Virges Armes, nous avons fait le choix de fabriquer deux castelets de voyage. Le premier, de par sa forme classique, couvre aussi la période du Second Empire que celle de la Belle Epoque. Le second est une reconstitution d’un modèle utilisé par des prisonniers français – principalement des lyonnais – en Allemagne, durant la première guerre. Les décors sont eux, peints à l’huile, sur tissu ou sur carton, en fonction de nos besoins.
Nos marionnettes, qui sont de taille moyenne, sont toutes réalisées par nos soins. Leurs costumes, réalisés par des gens de métier, sont des reproductions fidèles de costumes d’époque, aussi bien par la forme que par les matières utilisés. Il en est de même des accessoires utilisés par Guignol et ses acolytes.
Les grands thèmes abordés :
- le théâtre de Guignol
- les marionnettes
- les thèmes liés aux pièces
Les supports didactiques privilégiés :
- les marionnettes
- les pièces de Guignol
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Mini fiche technique :
- Nombre : 2 à 4 intervenants
- Durée : 25 à 45 mn par représentation
- Vie des Guignolistes : animation en continu
- Installation : en extérieur et en intérieur
- Surface au sol : 3 x 3 m pour le castelet / variable selon le nombre de spectateurs / 6 x 6 m pour le campement des guignolistes
- Nature du sol (ext.) : terre, herbe, etc.
- Raccordement électrique : non
- Point d’eau : si possible